jeudi 9 mai 2013
jeudi 18 avril 2013
#14bis - RITOURNELLE
Il écoutait d’une oreille distraite l’air de
rock rétro qui s’évaporait du juke-box vintage. Ses yeux se fixèrent avec
insistance sur la coupe de glace fraise-vanille posée devant lui. Il admira la
fonte des grands glaciers et l’immersion de colonies de paillettes sucrées dans
une mer de lait avec une émotion sans pareil. […]
L’heure passa
dans ce grand néant, les doigts qui pianotaient sur le formica, sans trop
savoir pourquoi il se trouvait dans ce diner, ni qui avait fait de si larges
ourlets à son pantalon. Il devait attendre une femme. Il n’en était plus très
sûr, mais les signes ne lui en dirent pas plus et s’évadèrent de la pièce. Les
murs nus, les glaces bien polies, la large vitrine, les sièges en cuir rouge,
plus rien ne lui parlait. Il se sentit très seul.
Puis son
attention se perdit à nouveau, il songea à celle qu’il attendait, il s’en
souvenait désormais, cette petite femme replète à la beauté de cochon de lait.
Des cheveux longs et bouclés, le teint pâle et les formes prononcées sous son
bustier. Il se prit à rêver l’avoir rencontré un jour de pluie, à la sortie
d’un cinéma. Elle n’avait pas de parapluie et il l’avait escorté jusqu’à chez
elle, une chambre meublée que ses parents lui avaient aménagés là pour ses études.
Ils ne savaient pas qu’elle en avait fini depuis longtemps avec la fac et
qu’elle cachetonnais maintenant dans quelques productions de petite envergure
où elle dévoilait un peu de ses charmes au second plan. Elle savait bien qu’il
lui manquait quelques centimètres pour percer. Qu’elle avait quelques kilos en
trop. Mais elle trouvait déjà un plaisir très lucide à se retrouver là, exposée
au regard de tous ces gens, techniciens, metteur en scène…
Derrière la
vitre une silhouette s’arrêta.
Un homme, peut-être,
sanglé dans une parka boursoufflée. Derrière lui, le ciel s’est couvert. La
lumière a rasé les toits et a fini par ne venir habiter que les lettres de néon
de la devanture. Il n’y avait rien sous son chapeau, rien de discernable. Rien
à quoi il puisse accrocher le regard. Il était comme […] puis la forme était
partie.
[…]
Mais lui, il
savait. De sa place ou d’ailleurs, de derrière, de là où il était réellement
- réellement ? -, dans son lit ou son fauteuil, les yeux fermés,
ou dans le vague, derrière ce décor où les minutes passaient en accéléré, il
savait que les boursoufflures de l’imper cradingue cachaient en réalité le
corps adipeux de quelque monstruosité. Une bête qui n’avait d’humain que
quelques ancêtres lointains, peut-être, qui avaient été longtemps torturés dans
un trou profond ou une cave ; et qui cachait sa méchanceté, et surtout un
appétit de souffrance terrible. La chose s’était arrêtée devant lui, l’espace
d’un instant, et ses yeux avaient glissé le long des tables, des banquettes
rouges, dans sa direction ; et il savait que la chose l’avait remarqué.
Enfin. Elle l’avait remarqué lui, le vrai, au-delà.
Le vrai lui,
celui qui avait créé cette mise en scène, ce diner, ces ourlets trop grands, cette
situation, cette ville et cette époque dans l’idée de se rapprocher de celle
qu’il attendait – peut-être – pour autant qu’elle
existe – sans la moindre certitude. Mais la silhouette, par contre,
il était sûr de ne pas l’avoir inventée. Elle était venue d’ailleurs et l’avait
percé à jour. Il se dit que d’étranges choses peuplaient les rêves, vivant dans
les couches interstitielles de la conscience, et il espéra simplement que, même
si elles pouvaient faire preuve de lucidité, elles ne parviendraient pas à
transpercer la surface de la réalité et à se glisser de l’autre côté.
La musique
s’arrêta. La glace avait fondu sur la table et coulé sur ses genoux. Le patron
était parti, la lumière aussi. Elle ne viendrait pas cette nuit.
jeudi 28 mars 2013
#14
Nul ne trouvera ici de limite que
son propre rêve.
Il avait passé
de nombreux jours à se frotter la peau à l’aide d’une pierre ponce, laissant
apparaître, ça et la, de grandes plaques de chair à vif.
Frotterfrotterfrotterfrotterfrotterfrotterfrotterfrotterfrotterfrotterfrotterfrotterfrotterfrotterfrotterfrotter
Il pensait ça
en boucle, en cadence, en rythme avec le mouvement abrasif et, quelque-part
ailleurs dans son cerveau, il comptait les allers et les retours.
Nul ne
trouvera sous sa chair que ce qu’il a voulu y mettre. Il avait écrit cette
phrase au blanc correcteur sur la couverture d’un de ses cahiers, au lycée. Il
avait pensé faire une belle phrase, lâcher un peu de lui dans la nature, mais
une fois inscrite, elle n’avait jamais vraiment voulu s’en aller et il lui
arrivait d’y repenser à l’improviste, juste avant le sommeil, ou à un moment
plus incongru, en lisant la jaquette d’un livre, au rayon charcuterie du
supermarché, ou même à son travail, pendant qu’on lui parlait au téléphone.
Il ne se souvenait
plus et, par moment lui venait l’envie irrépressible de vérifier ce qu’il y
avait en dessous, de faire un retour sur lui-même à sa manière, radicale, de
voir littéralement sous les apparences. Alors il frottaitfrottaitfrottait sa
cuisse, jusqu’au sang, et encore un peu après, soufflant sur les peaux mortes,
épongeant à l’aide de sopalin les perles de sang qui apparaissaient rapidement.
Il prenait les feuilles unes par unes, les appliquait prudemment sur son derme
à vif, tamponnait deux-trois secondes. Une fois imbibée, il passait à la
suivante jusqu’à totale absorption. Ensuite, il recommençait à poncer.
Une fois la
journée achevée, il réunissait les feuilles par ordre chronologiques et se
perdait en interprétations sur les mystérieuses écritures que son sang avait
produit. Il notait tout avec attention dans un petit carnet qu’il rangeait à
une place bien déterminée de sa bibliothèque. Sa cuisse le brûlait alors et il
prenait un certain plaisir à la douleur. Il la classait au rang des sensations
utiles, de celles qu’il ressentait lorsqu’une tache importante était accomplie.
Des phrases,
il en avait écrit plein sur la couverture de ses cahiers. Elles s’étalaient
désormais en épaisses croutes friables, posées les unes sur les autres au fond
d’un carton, au fond d’une cave, très très loin, dans une cave, ailleurs, chez
ses parents. Ils avaient gardé tous ses cahiers comme autant de reliques les
ramenant au temps où leur fils leur appartenait, où ils pouvaient disposer de
lui à leur guise. Depuis son départ, sa mère n’avait pas spécialement pensé à
lui. Non qu’elle l’ait effacé, mais elle l’avait remisé (un peu comme les
cahiers) dans une boîte au fond de sa mémoire, là où elle empilait les moments
agréables qui avaient trouvé une fin. Elle attachait une attention toute
particulière à ne pas laisser les choses s’éterniser, et son fils avait été une
chose comme une autre. Alors il avait été classé.
Son père, lui,
avait eu plus de difficultés à « abandonner » ses enfants, et lui en
particulier, son aîné, qu’il avait essayé d’éduquer pour qu’il devienne son
meilleur ami. Ça n’avait pas fonctionné, bien entendu et il portait encore en
lui le goût amer de cet échec. Alors, à la faveur d’une après-midi neigeuse, il
lui arrivait d’exhumer de la cave un carton pris au hasard et de feuilleter les
vieux cahiers, les livres pour enfant, les tracts étudiants et toutes ces
épaisseurs de papier qu’il leur avait laissé, comme un héritage inversé. Le
père y voyait une manière de communier avec son fils. Il lisait les phrases, sur
les couvertures, « Ne jamais marcher avec la tête en arrière », « Nul
ne trouvera sous sa chair que ce qu’il a voulu y mettre », « l’homme
averti garde toujours un œil à l’intérieur de lui-même » et, sa préférée,
« nul ne trouvera ici de limite que son propre rêve ». Il trouvait à
cette dernière phrase un charme tout particulier, une invite philosophique
qu’il considérait comme tout à fait pertinente. Cette phrase, magistralement
écrite par un adolescent qui se piquait de philosophie lui ouvrait des perspectives
qu’il n’aurait pu découvrir par lui-même. Il se souvenait bien de la première
fois qu’il l’avait lue, deux ans auparavant, alors que le manque de son fils
était tellement fort qu’il avait pour la première fois ouvert les cartons, tout
en se reprochant de faire intrusion dans l’intimité de son grand. C’était une
petite trahison, se disait-il, mais un grand amour pardonne largement une
petite trahison.
jeudi 7 mars 2013
jeudi 21 février 2013
#12 - HORS-CHAMP
De sa
rencontre avec le fantôme de l’actrice muette, rencontrée dans le hors champ,
il avait obtenu la faculté de voir dans les marges. Plus rien ne l’intéressait
que l’à-côté, le blanc entourant le texte, les trous de la pellicule, le souffle
et le larsen léger qui couraient derrière l’enregistrement sonore. De sa
compréhension des bordures, il fut à même d’expliquer ses manies. Tout était
lié, bien entendu et non non non, aucune théorie du complot n’affleurait
derrière sa nouvelle vision du monde. Plutôt une lucidité, un sens de la déduction
qui confinait à l’illumination.
Il commença à
voir les esquisses ratées. D’une coquille typographique, il put remonter aux
défauts du caractère de plomb ou du manque de pression lors de l’impression. Il
pouvait examiner les versions multiples d’un manuscrit à partir d’une simple
faute d’orthographe. Il sentait les hésitations de la plume, comment le grain
du papier influençait la pensée de l’auteur et, à partir de là, les propriétés
intrinsèques du style, sa propre conception, le projet qui avait conduit à sa
réalisation et la main du façonnier. Ouvrir un livre devint pour lui un
exercice périlleux. D’une épreuve à l’autre, en équilibre, il se perdait dans
les variantes de l’histoire, remontait la généalogie de l’auteur, pénétrait son
caractère et se laissait aller aux angoisses de celui qu’il lisait. Un bref
instant durant, il devinait le processus créatif dans son ensemble, réunissant
en une seule migraine les sources d’inspiration, les aspects biographiques, les
coups de génie et le fruit du hasard. Ces aspects du monde secret des textes
lui provoquaient de terribles migraines et il restait ensuite de longs moments
dans le noir pour atténuer ces sensations exacerbées.
Ce nouveau
pouvoir continua d’inonder sa vie jusqu’à en devenir le point central. A mesure
qu’il commença à pouvoir le maîtriser, il sut comment voyager depuis chez lui
en partant d’un simple objet de consommation courante, visitant des usines,
suivant le façonneur chez lui, explorant son intérieur. Il s’amusait à leur
donner des noms et bientôt sa solitude se peupla de tous ces gens qui, par une
simple action ou un complexe processus de réflexion, avaient contribué à créer
les choses qui peuplaient son quotidien. Il ne voyait plus le peigne qui le
coiffait, pas plus qu’il ne se regardait dans le miroir, il menait une
conversation secrète avec ses nouveaux amis.
Il en vint à
essayer de relier les gens entre eux, à trouver des rapports secrets entre ses
fantômes. Il apprit que le bucheron qui avait abattu l’arbre dont on s’était
servi pour son plancher avait travaillé sur une machine fabriquée en Pologne,
justement dans la ville où avait été extrait le charbon qui produisait
l’électricité dont se servait l’imprimeur slovaque chez qui avait été composé
ce livre d’images qu’il conservait sur sa table de chevet. L’imprimeur
utilisait lui-même une colle produite à partir de déchets de poissons attrapés
notamment par le chalut d’un italien au large des côtes maltaises.
Il parcourut
des boucles, tournant entre ses divers objets de par le monde, explorant les
usines d’Europe et de Chine, les mines de fer et les puits de pétrole, les
grandes forêts dont on extrait le papier et celles que l’on débite en copeaux
agglomérés, les imprimeries d’où étaient extraits ses plus beaux livres et
celles qui avaient commis le papier-peint de sa chambre. Il visita de
nombreuses verreries, des industries chimiques et toutes sortes d’industries et
de dépôts aux quatre coins du monde. Il fit vingt traversées de l’Atlantique en
cargo et bien plus d’allers et retours dans la cale d’un avion, il remonta le
temps à la recherche de certaines figures historiques. Il se demandait jusqu’où
il pouvait aller, plonger au cœur de ces années oubliées, remonter jusqu’au
commencement, trouver, à force d’explorations, le premier outil, le premier de
ces singes à avoir maîtrisé le feu…
Le déroulé des années ne lui semblait plus
si linéaire ni infini…
jeudi 7 février 2013
jeudi 31 janvier 2013
#10
C’est de la Dynamite, de
la Dynamite, de la DYNAMITE…
Il n’avait que ce putain
de mot à la bouche et il le répétait comme une comptine pour enfants. Un peu de
plus et il allait m’exploser à la gueule, un beau plantage qu’il me faisait là.
De la DYNAMITE je te dis,
de la DY-NA-MI-TE
Je ne voyais pas bien où
il voulait en venir. Il avait passé la dernière heure à m’expliquer son idée
révolutionnaire, comme quoi il allait réconcilier le monde entier en écrivant
un film sur la vie de Lewis Caroll, mais transposée au XVIIIe
siècle.
Une pochade tout au plus,
l’un de ces films grotesques dont il avait le secret. Je me souvenais encore de
sa version de peau d’âne de l’été précédent, où il avait absolument tenu à
remplacer l’élément central par de la squame de reptile.
De la Dynamite, tu te
rends compte ?
Oui oui, je lui ai dit.
Autant enfermer mes objections, de toute façon il allait le tourner ce putain
de film, manquait plus qu’à trouver la vedette. Je voyais déjà le casting. Un
grand brun avec une coupe Prince Valiant pour le révérend. Quant à la petite
Alice, on trouverait bien une actrice porno désireuse de se reconvertir pour
l’incarner, une fille en bouche et en seins à qui on enfilerait cette saloperie
de robe bleue et Blanche made in Disney et qui ferait des mamours à n’en plus
finir, et roule ma poule jusqu’à ce qu’on ait plus de péloche.
De la Dynamite, de la
Dynamite.
Là j’ai suspecté un
problème chez lui. Il était peut-être en train de me faire un putain d’AVC là,
devant moi. Son cerveau malade avait tourné à n’en plus finir, il était tombé
dans le terrier du lapin et il allait rester là pendant des jours et des jours
à répéter toujours le même mot, les mêmes phrases.
Et puis il m’a souri.
« T’as compris qu’il m’a dit ? »
Ouais ouais,
De la Dynamite !
jeudi 24 janvier 2013
jeudi 17 janvier 2013
Ping #8TER - N. D.
PONG! victime de son succès? Cette semaine encore, une contribution extérieure, en rebond à la vidéo n°7. Et c'est signé N.D. On la remercie encore et encore pour ce très beau renvoi de balle. Retour aux pongs la semaine prochaine avec une nouvelle vidéo.
L'Homme en rouge/
Vie en bleu/
Sommes sommes sommes
Vie en bleu/
Sommes sommes sommes
Quand je
répète ton prénom en boucle dans ma bouche/ Je le lis et il prend son sens,
quand je le répète il se délite, c'est un autre toi/
Et je m'y prends, à réfléchir, je me prends à penser au mot/ Que si tu avais une aura elle serait floue,
tu ne dégagerais rien et ça
ne serait surtout pas rouge
Et je m'y prends, à réfléchir, je me prends à penser au mot/ Que si tu avais une aura elle serait floue,
tu ne dégagerais rien et ça
ne serait surtout pas rouge
Je ne ferai pas mon sourire flou
celui de tous les jours, toi tu ne comprendrais pas/ Tu me parlerais comme
d'habitude, je ferais semblant de voir autour de toi
un halo et/ Ce ne serait pas dans tes yeux
un halo et/ Ce ne serait pas dans tes yeux
Une lueur étrange habitait son regard. On n'y voyait que sa bouche, un trou de pupille rouge et blanc. L'iris bleu perçait à peine, et sa voix de craie crissait. Difficile de distinguer qui étaient les yeux qui étaient les lèvres, lorsqu'on l'apercevait dans un coin de vitrine, attendant, on était surtout frappé, non par son visage, mais par son rien. Si peu de consistance, un défaut de naturel - c'était un croque-mort un croque-dents, c'était l'assureur du coin, le commis de voyage en vitrine, la mallette ambulante de bureau-. S'il parlait le son sortant aiguiserait c'est sûr, les instincts de méfiance ou bien ce serait doux comme un sirop; il ne parle jamais ne tapote pas des doigts, pour compter, battre la mesure, il est étranger au rythme et seulement dans un cri, on pourrait l'imaginer vivant, uniquement s'il hurlait, mettre la vie dans l'image de l'attente. Une salle de blanc, des comptoirs bruns, beaucoup de verres, ça brille et c'est aussi flou, que lorsqu'on plisse les yeux et qu'on voit, à travers les cils, une brume de petits filaments noirs. J'en tords certains pour faire de la place, il voudrait moduler le flou à sa guise, se caresser ces poils pour mieux voir. Observer si le bulbe vient avec lorsqu'on arrache, même s'il sait que c'est la racine, c'est trop profond moins rond, ce millimètre blanc ou noir, le bulbe - désolé, le mot conviendrait mieux. Le bulbe de ses yeux rond comme un globe, celui qui laisserait passer la lumière, il y verrait à travers toi, la lueur ne serait pas floue et comme ça, tu sais on peut donner des auras aux gens, on joue à qui brille plus que l'autre, lui il ne joue plus depuis longtemps, c'est les éclats qu'il veut, les éclats ceux qu'on ne trouve pas dans les autres, les éclats fixes et immobiles des carafes. Les tubes à longs cols stériles, il les avait toujours imaginés rouges, avant de voir qu'il n'y a pas de couleur. L'endroit où il attend est blanc, ça fait bien longtemps que tout est blanc. Les globes les tasses à café les globules les dents les poils les odeurs, je voudrais du rouge, je prendrais du bleu pour te faire de l'indigo, tu creuserais pas et en fait, tu continuerais. Le voir c'était l'indifférence. Il attendait en costume, bleu foncé mal coupé, il n'attendait personne, marine et boutons de blazer marron. Avant il aurait senti le tabac froid, le regarder c'était la terreur. Qu'est-ce qui peut être aussi creux, que ses yeux, que son creux de bouche, sec et blanc, grumeleux salive qui scintille, la lueur de son regard, c'est comme si toi-même tu signais, jamais il ne t'a forcé, et tu te condamnes
à l'éternel retour.
Digue digue
digue
Sommes
sommes sommes sommes
Hommes
hommes hommes
Tu comptes
pas
(à)
Tu comptes
pas
(à)
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