C’est de la Dynamite, de
la Dynamite, de la DYNAMITE…
Il n’avait que ce putain
de mot à la bouche et il le répétait comme une comptine pour enfants. Un peu de
plus et il allait m’exploser à la gueule, un beau plantage qu’il me faisait là.
De la DYNAMITE je te dis,
de la DY-NA-MI-TE
Je ne voyais pas bien où
il voulait en venir. Il avait passé la dernière heure à m’expliquer son idée
révolutionnaire, comme quoi il allait réconcilier le monde entier en écrivant
un film sur la vie de Lewis Caroll, mais transposée au XVIIIe
siècle.
Une pochade tout au plus,
l’un de ces films grotesques dont il avait le secret. Je me souvenais encore de
sa version de peau d’âne de l’été précédent, où il avait absolument tenu à
remplacer l’élément central par de la squame de reptile.
De la Dynamite, tu te
rends compte ?
Oui oui, je lui ai dit.
Autant enfermer mes objections, de toute façon il allait le tourner ce putain
de film, manquait plus qu’à trouver la vedette. Je voyais déjà le casting. Un
grand brun avec une coupe Prince Valiant pour le révérend. Quant à la petite
Alice, on trouverait bien une actrice porno désireuse de se reconvertir pour
l’incarner, une fille en bouche et en seins à qui on enfilerait cette saloperie
de robe bleue et Blanche made in Disney et qui ferait des mamours à n’en plus
finir, et roule ma poule jusqu’à ce qu’on ait plus de péloche.
De la Dynamite, de la
Dynamite.
Là j’ai suspecté un
problème chez lui. Il était peut-être en train de me faire un putain d’AVC là,
devant moi. Son cerveau malade avait tourné à n’en plus finir, il était tombé
dans le terrier du lapin et il allait rester là pendant des jours et des jours
à répéter toujours le même mot, les mêmes phrases.
Et puis il m’a souri.
« T’as compris qu’il m’a dit ? »
Ouais ouais,
De la Dynamite !
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